Skip to content

Abdelmajid Kaouah poète éternel

premier hommage

J’avais beau savoir depuis qu’il ne donnait plus de nouvelles, que les courriels demeuraient sans réponse, que nous allions perdre le grand poète algérien Abdelmajid Kaouah, apprendre son décès survenu à Perpignan le 20 juillet 2025, me plongea dans le désarroi. 

Je ne pouvais plus retarder la submersion de la tristesse et étouffer tous les souvenirs des moments heureux que nous avions partagés.

Michel Cosem (1939 – 2023), d’emblée, dès les premiers temps de l’exil de ce poète algérien fuyant son assassinat programmé durant la guerre civile d’Algérie dans les années 1990 (+ de 100 000 morts), l’a accueilli à Encres Vives.

A. Kaouah, journaliste de profession, était un homme de radio. Je fus son invité à son émission à Radio Soleil, puis, plus tard, l’invité régulier – souvent avec la comédienne Danièle Catala –  de son émission à Canal Sud à Toulouse.

Lui, devint un familier de mon émission « Les poètes » à Radio Occitanie.

Je l’ai fait rencontrer le poète franco-israélien Michel Eckhard-Elial et il était présent à la Bibliothèque du Musée Georges Labit à Toulouse, lorsque ce dernier est venu présenter les éditions Levant

Il participa à un colloque de l’Académie des jeux floraux à l’Hôtel d’Assézat sur la poésie des rives de la Méditerranée.

Il m’adressait les articles qu’il faisait paraître dans les journaux en Algérie et je les diffusais aux amis et les mettais en ligne un temps sur le site de l’émission « Les poètes ».

Le soir, après l’émission, je le raccompagnais en voiture aux Pradettes lorsqu’il demeurait à Toulouse. Puis, il s’installa dans la ville de Carbonne et était tributaire des horaires de train.

Des années de complicité, d’amitié, jusqu’à son silence que j’ai respecté, désemparé devant la maladie.

Sa pudeur et son courage furent la marque d’un homme d’exception.

Camusien, c’était avant tout un homme de paix qui s’est investi en entier dans l’essor de la poésie algérienne de langue française, lui consacrant la parution d’une anthologie.

A la rentrée d’automne, je ferai écouter de nouveau sa voix en rediffusant une des émissions dont il était le sujet à Radio Occitanie, celle de l’année 2014 où il était venu accompagné de la journaliste et femme de radio Leila Boutaleb.

Vous trouverez en PJ le commentaire de cette émission de 2014 objet de mon dernier éditorial 

et vous pourrez l’écouter en cliquant sur : POETES 07.

Vous trouverez également un document sur Abdelmajid Kaouah de Habib Samrakadi, enseignant universitaire et directeur d’Horizons Maghrebins.

Je termine sur un poème de A. Waberi originaire de Djibouti, dont Majid aimait l’extrême simplicité et qui pouvait le définir dans sa passion de la poésie : 

Abdourahman Waberi « Quand on n’a que la terre et autres recueils »

éditions Points

extrait de « Oser se faire terre » poème « En Sicile » :

A mes yeux, la poésie n’est pas

une réjouissance solitaire

Juste le moyen d’émouvoir le plus grand nombre

Depuis l’enfance je me sens différent

J’ai appris aussi à cultiver ma ressemblance

avec tous,

Offrir à chacun et à chacune mon chapelet de perles

Le miel de mon cahier

Nourrir le fil qui mène aux autres

Là est le chemin qui mène à la beauté

La bonté

La Beauté

Sur la table je trouve un mot

des plus énigmatiques

MPP

Même pas peur

Le nouveau dicton de ma moitié

***

 Bien à vous,Christian Saint-Paul  https://lespoetes.site